Exiger de bébé une propreté rapide, si possible avant 2 ans ? Une démarche précoce inutile et même dangereuse pour le professeur d'urologie américain Steve Hodges. Sa dernière étude souligne le lien entre présence trop tôt sur le pot et apparition quelques années plus tard de pathologies associées aux fuites urinaires (pertes par impériosité, incontinence diurne) ou à la constipation.
Une causalité entre fuites urinaires et apprentissage précoce du pot identifiée par les scientifiques
Plusieurs études scientifiques pointent la relation assez fréquente entre apparition de l'incontinence et apprentissage avant 2 ans de la propreté. Bien trop précoce, cette habitude forcée du pot ne tient généralement pas compte du développement de l'enfant, trop tôt soumis à la pression parentale. Pour éviter énurésie et fuites urinaires par impériosité, patience et souplesse constituent les meilleures solutions.
Une incontinence infantile associée souvent à une pression parentale trop forte
Quand encourager bébé à utiliser le pot ? Voilà une question complexe sur l'autonomie de l'enfant que se posent rapidement tous les parents. Pas trop tôt répond le professeur Steve Hodges, auteur d'une étude récente sur les causes des fuites urinaires. Le suivi de 112 enfants de 3 à 10 ans souffrant d'incontinence en journée ou de pertes par impériosité a permis au praticien et à son équipe de souligner l'impact de l'apprentissage de la propreté dans ces pathologies. 60 % des sujets présentant une assimilation du pot avant 2 ans, très souvent sur l'insistance de leurs parents, sont touchés par des fuites ainsi que par une prédisposition plus forte à la constipation. Ce taux se révèle 3 fois plus élevé que dans le cas d'un apprentissage « normal », entre 2 et 3 ans.
Une exigence de propreté à lier étroitement au développement de l'enfant
Ces résultats rejoignent des observations plus anciennes et les conseils des pédiatres, qui estiment impératif d'adapter la demande de propreté au rythme de développement réel de l'enfant. Avant 18 mois, bébé est ainsi incapable de gérer ce changement majeur dans sa vie quotidienne. Encore immature, son système nerveux éprouve de fortes difficultés pour contrôler consciemment la vessie et les sphincters.
Avant de débuter la familiarisation avec le pot, il apparaît donc judicieux de relever les premiers signes d'autonomie des petits, comme monter et descendre seul un escalier ou bien une couche régulièrement propre pendant la sieste. La souplesse doit toujours primer : si l'enfant ne semble pas comprendre cette nouvelle exigence parentale ou s'en désintéresse, il faut reporter de quelques semaines l'essai.
Quelques éléments essentiels sur la propreté infantile
La mise en place d'une routine facilite nettement l'apprentissage de la propreté. Il est recommandé d'installer régulièrement bébé sur son pot au lever, juste après les repas et avant les périodes de sommeil.
Les premières réussites doivent s'accompagner d'une réaction mesurée des parents : pas de félicitations à outrance. Celles-ci risquent de transformer à ce stade « anal », souvent associé à une crise d'opposition, miction et selles en moyens de pression au bénéfice de l'enfant. D'autant que l'apprentissage va rester progressif et nécessite de la patience. Des petits « oublis » ponctuels peuvent exister jusqu'à 5 ans, notamment lors de voyages ou de changements dans la structure familiale, tandis que la propreté nocturne n'apparaît que plusieurs semaines après celle de jour.
Aider bébé à apprivoiser son pot
Faire découvrir les toilettes et le pot à l'enfant permet de le mettre plus à l'aise avec le nouveau comportement que vous attendez de lui. Montrez clairement à quoi servent les WC, éventuellement en vous mettant en scène. Inutile toutefois de détailler les notions de digestion et de transit, bien trop abstraites pour bébé.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 13/07/2015
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue
