La sclérose en plaques est une maladie auto-immune dont les lésions perturbent le système nerveux central et sont susceptibles d’altérer et de modifier le fonctionnement naturel de la vessie. Elles provoquent ainsi des troubles comme l’incontinence urinaire. Dans la grande majorité des cas, des traitements existent pour améliorer le confort de vie des malades en limitant le risque de fuites.
L’incontinence urinaire, un symptôme de la sclérose en plaques (SEP)
La sclérose en plaques est une maladie qui affecte, sous la forme de lésions sur la gaine de myéline, le système nerveux central. Elle provoque des dysfonctionnements moteurs, sensitifs, cognitifs, visuels, mais aussi sphinctériens, majoritairement urinaires. Ces derniers se traduisent par des troubles au niveau de la vessie, dont l’incontinence urinaire et les fuites font partie.
Les différentes formes d’incontinence urinaire liées à la SEP
La vessie se comporte comme un réservoir. Lorsqu’elle est pleine, elle envoie un message au cerveau qui détient les commandes de la vessie pour le lui préciser. Si des plaques de démyélinisation apparaissent au niveau de ces commandes, les messages sont altérés et ne circulent plus aussi bien.
C’est ainsi que des troubles urinaires apparaissent.
Il en existe trois principaux :
- L’hyperactivité vésicale est le trouble le plus fréquent. Elle se traduit par des envies impérieuses d’uriner de très nombreuses fois au cours de la journée, alors que la vessie n’est pas pleine. Cela occasionne souvent des problèmes de fuites.
- La dysurie se caractérise à l’inverse par des difficultés à uriner. Lorsque l’on va aux toilettes, la miction est lente à démarrer et compliquée à maintenir. La sensation de ne pas avoir réussi à vider entièrement sa vessie est alors fréquente et des fuites urinaires peuvent apparaître.
- La dyssynergie vésico-sphinctérienne quant à elle regroupe les symptômes des deux premiers troubles. Elle se caractérise par un défaut de coordination entre la vessie et le sphincter. La première envoie le signal qu’il est temps de se rendre aux toilettes alors qu’elle n’est pas remplie, mais le sphincter, lui, ne se relâche pas et empêche la miction.
Ces troubles urinaires sont très fréquents chez les personnes touchées par la maladie, 80 % à 90 % des patients en sont atteints.
Les différents traitements de l’incontinence urinaire liés à la SEP
Il existe différents traitements selon le type de trouble urinaire. Ils sont suffisamment efficaces pour améliorer nettement la qualité de vie de ceux qui souffrent de la sclérose en plaques :
- Le traitement par médicaments qui agissent sur les contractions de la vessie ou en relaxant les fibres musculaires du sphincter.
- La neuromodulation qui envoie des impulsions électriques grâce à un petit appareil placé sous la peau, et permet une régulation des contractions de la vessie.
- La rééducation périnéale, qui permet de rééduquer et renforcer ses muscles, dynamise le périnée et assure un meilleur contrôle de la miction.
- Les auto-sondages qui permettent de vider la vessie grâce à une très fine sonde que le patient s’introduit lui-même par le méat urinaire. C’est un traitement qui peut effrayer au premier abord, mais qui s’avère être très facile et rapide à réaliser, et d’une grande efficacité.
- L’entérocystoplastie qui agrandit la vessie d’un bout d’intestin grêle grâce à une intervention chirurgicale minutieuse et limite ainsi le nombre de mictions.
Les bonnes habitudes à prendre contre les troubles urinaires
En parallèle du traitement choisi par votre urologue, il est intéressant de respecter une certaine hygiène de vie dans votre quotidien pour ne pas favoriser les troubles urinaires.
Il est recommandé de ne pas boire au-delà des 1,5 litre par jour, tous liquides confondus, afin de ne pas augmenter de façon trop importante le nombre de mictions.
De la même façon, mieux vaut éviter l’absorption de liquides après 19 h 30 pour limiter le risque de réveils répétés au cours de la nuit. Les boissons comme le thé, le café et les eaux gazeuses et même certains aliments ont tendance à irriter la vessie et à favoriser les mictions. Essayez de limiter leur consommation.
Enfin, pensez à vous rendre aux toilettes régulièrement, toutes les deux ou trois heures, même sans en ressentir l’envie.