L'hypertrophie de la prostate (ou HBP) affecte de nombreux hommes, provoquant des troubles urinaires. Les chirurgies standards soulagent mais peuvent causer des effets secondaires comme l'incontinence ou affecter la vie sexuelle. L'aquablation, une approche innovante utilisant un jet d'eau de haute précision, apparaît comme une solution pour traiter l'HBP tout en préservant mieux certaines fonctions.
Éviter l'incontinence après une chirurgie de l'hypertrophie prostate ? L'aquablation peut être la solution.
L'hypertrophie de la prostate, aussi connue sous le nom d'HBP, est une condition fréquente qui peut entraîner des troubles urinaires significatifs. Si les traitements chirurgicaux classiques sont efficaces, ils peuvent s'accompagner d'effets secondaires indésirables, notamment l'incontinence. Une nouvelle technique, l'aquablation, offre une alternative prometteuse pour soulager les symptômes tout en minimisant certains risques.
Comprendre l'hypertrophie bénigne de la prostate et ses défis
L'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) correspond à une augmentation naturelle du volume de la prostate avec l'âge, touchant une majorité d'hommes après 50 ans. Bien que non cancéreuse, cette hypertrophie comprime l'urètre, le canal évacuant l'urine. Il en résulte divers troubles urinaires : besoin fréquent d'uriner (jour/nuit), jet faible ou interrompu, difficultés au démarrage de la miction, voire fuites. Lorsque les médicaments ne suffisent plus, la chirurgie peut être indiquée, soulevant parfois des inquiétudes sur les effets secondaires, notamment le risque d'incontinence.
L'aquablation : une approche chirurgicale innovante contre l'hypertrophie de la prostate
Face aux méthodes traditionnelles (RTUP, laser), l'aquablation représente une alternative chirurgicale minimalement invasive. Cette procédure utilise une technologie avancée pour traiter l'hypertrophie prostatique, avec l'objectif spécifique de limiter les complications post-opératoires.
Comparaison avec les techniques laser classiques et autres effets secondaires
L'aquablation se distingue par son mécanisme précis : guidée par échographie et assistée par robot, elle utilise un jet d'eau puissant pour retirer le tissu prostatique obstructif. Cette précision vise à préserver au maximum les tissus environnants importants pour la continence et l'éjaculation. Les techniques laser utilisent l'énergie thermique pour vaporiser ou découper le tissu, associées plus fréquemment à certains effets secondaires comme l'éjaculation rétrograde (le sperme remonte vers la vessie). Une étude récente (WATER III), comparant l'aquablation aux lasers (HoLEP/ThuLEP) pour des prostates volumineuses (80-180 ml), a montré une efficacité similaire sur les symptômes, mais des différences notables sur les complications.
Réduire le risque d'incontinence et autres complications
L'étude WATER III met en lumière un avantage potentiel de l'aquablation concernant les effets secondaires. Les données suggèrent un taux d'incontinence post-opératoire à trois mois plus faible (9% pour l'aquablation contre 20% pour le laser). C'est un espoir pour les hommes redoutant les fuites urinaires après l'opération. De plus, le taux d'éjaculation rétrograde était significativement plus bas avec l'aquablation (15% vs 77%). La préservation de la fonction éjaculatoire, combinée à un risque potentiellement moindre d'incontinence, peut contribuer à une meilleure qualité de vie après le traitement de l'hypertrophie prostatique.
Les perspectives d'avenir et considérations pour l'HBP
L'aquablation apparaît comme une option très prometteuse, surtout pour les hommes ayant une HBP volumineuse et souhaitant préserver au mieux leur continence et fonction éjaculatoire. Il faut noter que les données de WATER III portent sur un suivi court. Des études à plus long terme sont nécessaires pour confirmer la durabilité de ces résultats. Néanmoins, pour de nombreux hommes souffrant des troubles urinaires liés à l'hypertrophie de la prostate, l'aquablation représente une avancée encourageante vers un traitement efficace avec moins de compromis sur la qualité de vie.
FAQ :
Qu'est-ce que l'aquablation et comment traite-t-elle l'hypertrophie de la prostate ?
L'aquablation est une technique chirurgicale minimalement invasive pour l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). Guidée par échographie et assistée par robot, elle utilise un jet d'eau à haute pression contrôlé pour retirer précisément le tissu prostatique qui obstrue l'urètre et cause des troubles urinaires.
Quel avantage l'aquablation présente-t-elle sur le risque d'incontinence post-opératoire ?
Des études récentes, comme l'essai WATER III, suggèrent que l'aquablation pourrait être associée à un risque d'incontinence urinaire plus faible après l'opération (environ 9% à trois mois) comparativement aux techniques laser traditionnelles (environ 20%), potentiellement grâce à une meilleure préservation des tissus environnants.
Comment l'aquablation se compare-t-elle aux chirurgies laser pour l'HBP ?
L'efficacité sur les symptômes urinaires semble similaire pour les prostates volumineuses. Cependant, selon l'étude WATER III (suivi à 3 mois), l'aquablation entraînerait significativement moins d'éjaculation rétrograde et potentiellement moins d'incontinence que les lasers (HoLEP/ThuLEP), offrant un profil d'effets secondaires potentiellement plus favorable.
Pour quels hommes l'aquablation est-elle une option particulièrement intéressante ?
L'aquablation semble être une option prometteuse pour les hommes souffrant d'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), surtout si la prostate est volumineuse. Elle intéresse particulièrement ceux qui souhaitent un traitement efficace des troubles urinaires tout en préservant au mieux leur fonction éjaculatoire et minimisant le risque d'incontinence.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 05/11/2025
Date de dernière mise à jour : 22/09/2025
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue



