66 % des cas de cancer de la prostate concernent des personnes d’au moins 65 ans. S’il ne présente pas de conséquences aux premiers stades, il en entraîne au fur et à mesure qu’il se développe. Pour certains patients, il constitue une cause de l’incontinence urinaire. La tumeur de la glande prostatique peut-elle réellement être à l’origine de fuites ?
L’incontinence urinaire peut-elle être liée au cancer de la prostate ?
L’incontinence urinaire est un syndrome dont les causes peuvent être nombreuses. Le fonctionnement du système urinaire, sans distinction de genre, peut être perturbé de différentes manières. Chez l’homme, le cancer de la prostate est une cause possible des fuites. Comment une tumeur de la glande prostatique peut-elle être à l’origine de l’incapacité à contrôler son urine ?
Les organes mis en cause lorsqu’on souffre d’Incontinence urinaire
Lorsqu’il s’agit d’une incontinence par urgenturie, les fuites sont déclenchées par une contraction anarchique de la vessie. Vous ressentez alors une envie pressante et incontrôlable d’uriner. Cette forme d’incontinence est souvent la conséquence d’une infection urinaire comme la cystite.
Si vos fuites sont plutôt déclenchées lorsque vous faites un effort, notamment pendant des activités sportives, lorsque vous portez des charges lourdes ou que vous toussez ou riez, c’est probablement votre périnée qui est en cause. Les efforts que vous effectuez augmentent votre pression abdominale et agissent sur les organes de votre abdomen en les déplaçant vers le bas. En bougeant, certains organes peuvent comprimer la vessie et/ou l’urètre, créant ainsi des troubles de la miction.
Conséquences du cancer de la prostate sur l’organisme
Aux premiers stades du cancer de la prostate, vous ne ressentirez aucune conséquence sur votre organisme. Pendant cette période, la tumeur est encore discrète.
La tumeur de la glande prostatique commence à avoir des conséquences sur votre organisme lorsqu’elle est à un stade très développé. Pendant que le cancer évolue, la prostate augmente de volume et finit par exercer une pression sur la vessie. Vous aurez des difficultés à vider complètement votre vessie.
Plus l’urine sera concentrée et plus la probabilité que vous souffriez d’une infection urinaire sera élevée. Et une infection urinaire peut engendrer des fuites.
En outre, la prostate est un organe qui entoure l’urètre, canal permettant l’évacuation de l’urine. Lorsque le cancer évolue à un stade très avancé, la glande prostatique grossit et finit par comprimer l’urètre. Cette situation empêche une miction normale et peut provoquer :
- Des douleurs au moment d’uriner
- Un jet d’urine faible
- Une envie très fréquente d’uriner
- De la rétention d’urine.
L’incontinence urinaire, un effet secondaire du traitement du cancer de la prostate
Bien que le cancer en lui-même puisse conduire à l’incontinence urinaire, les fuites sont beaucoup plus souvent associées au traitement. Il peut arriver que le traitement de la tumeur nécessite une ablation complète de la prostate.
Si au cours de la chirurgie les muscles sphinctériens ont été atteints, ils perdront leur force de contraction. Ils ne pourront donc plus assurer correctement leur rôle dans la continence urinaire.
Quelles solutions contre les fuites après l’ablation de la glande prostatique ?
En général, l’incontinence après ablation de la prostate se résorbe seule au bout de quelques mois. Si cela ne se produit pas, c’est que le périnée a subi un dommage et n’a plus autant de force de contraction. La rééducation périnéale est une excellente solution pour redonner à votre plancher pelvien sa force de contraction et venir à bout de votre incontinence. Il est préférable de se faire suivre par un médecin et de l’informer sur l’évolution de l’incontinence.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 06/10/2022
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue
