Et si nous n’attendions pas nos 50 ans pour apprendre le « bien vieillir ». Nous n’échapperons pas au vieillissement, mais repousserons plus loin ses effets délétères. Si préserver sa continence commençait avant l’âge adulte par l’apprentissage des bons gestes ? Prévenir l’incontinence, c’est faire le choix de connaître et respecter ce corps qui nous accompagnera jusqu’au bout de notre vie.
Que veut dire « bien vieillir » ?
Avouons-le ! Le vieillissement nous fait un peu peur. Sans doute, cette image dévalorisante que renvoient certains établissements où « bien vieillir » est synonyme de bien somnoler. Si l’usure des organes est un phénomène normal, l’incontinence ne l’est pas. Prévenir celle-ci se prépare dès l’enfance. Expliquer comment préserver la continence c’est bien vivre l’âge adulte et rentrer dans la vieillesse en toute sérénité.
Expliquer la continence aux enfants
Certains comportements favorisent soit les dysfonctionnements du périnée, muscle essentiel au contrôle de la miction, soit les infections urinaires à l’origine d’une possible incontinence :
- Éduquer la miction. 60 % des petites filles se retiennent d’uriner : saleté des toilettes de l’école, absence de papier et, parfois, intimité insuffisante. Mieux vaut alors en parler à l’équipe éducative et, dans l’attente d’une solution, fournir à vos enfants des mouchoirs ou des lingettes. L’idéal consisterait à former les enseignants pour expliquer aux enfants l’anatomie de la vessie et l’importance d’uriner régulièrement.
- Adopter une position correcte pour uriner. Il faut s’installer, bien calé sur la cuvette, jambes écartées et pieds au sol. Enfin, prendre son temps pour vider sa vessie jusqu’à la dernière goutte.
- Pratiquer une hygiène adaptée : laver cette partie du corps, sans excès, avec la main. Oublier les gants de toilette, véritables nids à microbes.
Expliquer la continence aux adolescents
Une éducation à l’entretien du périnée s’impose, car seulement 10 à 15 % des adolescentes savent situer ce muscle. De plus, beaucoup d’idées fausses circulent encore :
- Seules les femmes ménopausées ou celles venant d’accoucher connaissent des dysfonctionnements du plancher pelvien. Faux : des trentenaires qui malmènent leur périnée (pratique intensive de sports inadaptés, exercices de musculation mal exécutés ou agressifs pour le muscle pelvien) subissent des fuites.
- Il ne faut pas s’asseoir sur les toilettes du lycée pour éviter les infections urinaires. Faux : peu confortable, cette position, au-dessus de la cuvette, empêche le périnée de se détendre. La tension du muscle entrave la vidange optimale de la vessie et peut provoquer l’infection indésirable.
- La constipation n’influe pas sur la vessie. Faux : la pression qu’elle exerce sur celle-ci provoque l’envie d’uriner. Ce problème, souvent négligé, risque de devenir chronique à l’âge adulte : plus difficile à traiter, il favorisera les fuites.
Prévenir l’incontinence à l’âge adulte
La jeunesse autorise de mauvaises habitudes que l’âge adulte ne saurait tolérer : l’usure des organes vous rappelle vite à l’ordre. Pour préserver la continence :
- Vous pouvez boire du café et du thé : ils ne sont pas irritants pour la vessie et ne favorisent l’incontinence qu’au bout de huit tasses quotidiennes. Vous avez de la marge avant de souffrir de fuites « caféinées » …
- Confiez-vous à votre généraliste, le premier interlocuteur qui vous conseille ou vous oriente vers un spécialiste.
- Buvez 1 litre à 1,5 litre de liquide quotidien. Vous éviterez la déshydratation qui fait le lit de l’infection urinaire.
- Échappez à la constipation : consommez des fibres.
- Écartez l’obésité ou le surpoids : mangez équilibré.
- Continuez le sport en cas de fuites urinaires. Pratiquez des activités moins agressives (le vélo, la marche rapide...) Préférez les exercices de gainage aux abdominaux classiques (crunchs), désastreux pour le périnée.
L’incontinence est prise en charge. Vous taire, c’est amoindrir votre qualité de vie. Les solutions existent. Votre généraliste est là pour choisir avec vous la plus adéquate.
Quelques mots sur l'auteur :
Pr. Haab
Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.
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Date de publication : 09/01/2023
Cet article ne remplace pas le diagnostic de votre médecin. Si vous souffrez d'incontinence, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste urologue ou gynécologue
