Le sujet des fuites urinaires vous fait penser à un dysfonctionnement spécifique aux femmes. Mais l’incontinence masculine existe bel et bien. Souvent cachée, elle demeure encore aujourd’hui un tabou qu’il faut briser. Comment comprendre la gêne des hommes face à ces fuites ? Comment les aider à sortir de l’isolement, parler de ce symptôme et les inciter à consulter ?
Si les fuites urinaires semblent être un symptôme qui concerne avant tout les femmes, les hommes peuvent, eux aussi, être touchés. Pourtant, l’incontinence masculine est un sujet dont on évite de parler.
Comment expliquer ce tabou ? Et, surtout, comment le briser pour permettre aux hommes de se libérer et consulter plus facilement ?
L’incontinence masculine, un tabou par méconnaissance
L’incontinence, pour beaucoup, est un problème toujours lié à la vieillesse et pratiquement exclusivement féminin. L’anatomie féminine, la grossesse, autant de caractéristiques spécifiques qui semblent prouver ce fait. Or, tout comme les femmes, les hommes peuvent être sujets à l’incontinence. S’ils ne portent pas d’enfant, leur plancher pelvien peut perdre en tonus avec l’âge. Et leur prostate peut aussi, en prenant du volume au cours des années, gêner l’évacuation des urines. Et pourtant, il semble que ce sujet soit peu abordé.
Beaucoup de croyances et de préjugés empêchent les hommes d’évoquer leur difficulté et leur embarras face aux fuites. D’autant que, la prostate étant souvent à l’origine de leur incontinence, des problèmes d’érection peuvent être associés et renforcer le sentiment de gêne, voire de honte. Pourtant, des solutions existent et permettent de retrouver une vie épanouissante, à condition d’en parler à son médecin.
Faire face à l’incontinence masculine
Les hommes sont moins préparés que les femmes à affronter ce genre de dysfonctionnement.
Généralement, elles bénéficient d’un suivi gynécologique régulier depuis des années. Elles ont l’habitude d’y aborder des sujets liés à leur intimité et/ou à leurs problèmes éventuels de fuites urinaires. De plus, les grossesses et la ménopause sont autant d’évènements qui peuvent les conduire à expérimenter les fuites.
Quant aux hommes, qui ne bénéficient d’aucun suivi particulier, il en est tout autrement. Pour ainsi dire pas confrontés et encore moins informés, ils découvrent des problématiques inédites qui peuvent les atteindre dans leur intégrité. C’est là une des grandes difficultés du traitement de l’incontinence masculine : le ressenti des hommes face à ce symptôme. Un sentiment de gêne domine. Avouer être incontinent, c’est admettre la perte d’un certain contrôle, et donc, de perdre ce qui fait l’essence même de l’identité masculine : « faire face » coûte que coûte. Pour préserver cette identité culturelle, l’homme choisit le silence. Et comme beaucoup de femmes, il est victime des idées reçues sur l’incontinence : une fatalité, la suite logique d’une maladie de la prostate ou du vieillissement.
Pour autant, il existe aujourd’hui des solutions qui vont dépendre de la cause de leur incontinence.
Une fois l’origine établie, les solutions pourront consister en de la rééducation périnéale, des traitements médicamenteux comme les anticholinergiques ou les sympathomimétiques. De la chirurgie pourra être proposée si nécessaire : pose de bandelettes pour soutenir le canal de l’urètre ou encore intervention sur la prostate si celle-ci est responsable des fuites.
Les fuites, un symptôme à prendre en compte
L’apparition de fuites urinaires ne signifie donc ni le début de la décrépitude ni le port de couche systématique. Mais, quelle que soit la cause de l’incontinence, il s’agit d’un symptôme à prendre en compte. Bien que les causes soient le plus souvent bénignes, il se peut que des pathologies plus sévères soient la cause de ces dysfonctionnements. Il convient donc de les prendre en charge sans trop tarder. Et si la cause est bien bénigne, consulter rapidement vous permettra de retrouver une qualité de vie satisfaisante.
