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Bilan urodynamique : comment se déroule l'examen ?

Lorsqu’un médecin doit traiter des troubles urinaires, il a besoin de connaître le fonctionnement de la vessie de son patient. Cela lui permet d’ajuster son diagnostic et de mettre un traitement efficace et adapté en place. Il réalise alors un bilan urodynamique, qui intervient également dans la préparation d’une chirurgie, comme la pose d’une bandelette, par exemple. Il peut être désagréable, mais n’est pas douloureux. Dans de rares cas, des examens complémentaires peuvent être demandés.

Pourquoi effectuer un bilan urodynamique ?

L’incontinence urinaire est un trouble qui touche de nombreuses personnes, près de 3 millions en France, selon les spécialistes. Ce problème se traduit par un écoulement involontaire d’urine. Il existe plusieurs types de fuites urinaires :

Lorsqu’un traitement doit être mis en place pour le patient, il est nécessaire de poser un diagnostic préalable clair et de comprendre le dysfonctionnement qui entraîne les fuites urinaires. Pour déterminer l’origine du trouble, certains examens s’imposent (des examens cliniques, notamment). Toutefois, lorsque ces derniers ne sont pas suffisamment concluants, un bilan urodynamique peut être préconisé par le professionnel de santé qui suit le patient atteint.

Le bilan urodynamique est composé de trois tests :

Généralement, cet examen très complet est suffisant pour diagnostiquer la source d’une incontinence urinaire.

Le bilan urodynamique est également préconisé pour les personnes qui ont des difficultés à uriner. Parce qu’il est composé de plusieurs tests, il est particulièrement précis. C’est pourquoi il est notamment réalisé avant une intervention chirurgicale : le bilan urodynamique permet à l’urologue de choisir l’opération la plus adaptée à chaque sujet.

Comment se préparer avant un bilan urodynamique ?

Avant de réaliser l’examen urodynamique, le médecin doit s’assurer que le patient ne souffre pas d’une infection urinaire. En effet, cela pourrait fausser tous les résultats du bilan urodynamique. Un test des urines doit donc être effectué au préalable pour lever ce doute.

La prise de certains médicaments peut également troubler les résultats, c’est pourquoi la personne concernée doit impérativement signaler à l’urologue si elle prend un traitement ou si elle souffre d’allergies.

Le patient doit se rendre à l’hôpital muni de son ordonnance afin de réaliser le bilan urodynamique. Il n’est pas obligatoire d’être à jeun, d’autant plus qu’il est demandé d’uriner dès le début de l’examen urodynamique. Il est donc conseillé de boire un peu et de contenir son envie avant de se rendre à l’examen.

En quoi consiste le bilan urodynamique ?

Le bilan urodynamique se compose de plusieurs tests. Dans sa totalité, l’examen dure entre 30 minutes et une heure. Il permet de comprendre le fonctionnement de la vessie, de son sphincter ainsi que de l’urètre.

Le test de débitmétrie

Le test de débitmétrie permet d’enregistrer le volume d’urine émis, la régularité de la miction ainsi que la puissance du jet. Pour ce faire, le patient urine dans un dispositif capable de réaliser toutes les mesures grâce à un ordinateur. La quantité d’urine restante dans la vessie après la miction est également mesurée.

Les résultats doivent être au plus proche de la réalité : le patient doit donc s’efforcer d’uriner le plus normalement possible, sans se retenir, ni se forcer.

La cystomanométrie

Pour la suite du bilan urodynamique, le patient est allongé sur le dos, en position gynécologique pour les femmes. Le test devant être effectué est une cystomanométrie. L’objectif est d’étudier le comportement de la vessie en cas d’effort ou de toux, par exemple.

Pour cela, le médecin procède à un sondage vésical : une petite sonde est insérée dans le canal de l’urètre. Cet acte est désagréable, mais n’est pas particulièrement douloureux. Il est important que le patient soit le plus décontracté possible.

La sonde permet à l’urologue d’introduire du sérum physiologique dans la vessie. Cela est utile pour reproduire le remplissage naturel de la vessie et observer un éventuel dysfonctionnement. Au fur et à mesure qu’elle se remplit, des capteurs prennent des mesures de la pression.

La personne qui subit l’examen urodynamique est sollicitée pendant toute la durée du test. Il peut lui être demandé de pousser ou de tousser, par exemple. De plus, elle doit décrire les sensations qu’elle ressent telles que :

Pendant la cystomanométrie, l’urologue peut également mesurer l’activité du périnée à l’aide d’une petite sonde insérée dans le rectum du patient.

La profilométrie urétrale

La profilométrie urétrale est le dernier test du bilan urodynamique. Il consiste en l’étude de l’urètre, plus précisément, en mesurant les variations de pression sur toute sa longueur. Pour effectuer la profilométrie urétrale, le médecin retire progressivement la sonde insérée lors de la cystomanométrie, pour analyser l’activité du sphincter urinaire.

Le patient doit alors rester détendu et éviter tout mouvement lors de cette étape. Lorsque l’ensemble du bilan est terminé, le professionnel de santé doit convenir d’une deuxième consultation pour finaliser son diagnostic, confirmer le type d’incontinence en cause et proposer le traitement le plus adapté.

Examens complémentaires

Si l’urologue manque d’informations, il est possible de réaliser des examens complémentaires pour confirmer ou non son diagnostic. Ainsi, le médecin peut prévoir :

À l’issue des résultats, il sera normalement possible de mettre en place le traitement ou la rééducation adaptés.

Les suites de l’examen urodynamique

En rentrant chez elle, la personne qui a effectué un bilan urodynamique doit boire beaucoup d’eau (1,5 litre minimum), afin de nettoyer la vessie. Une gêne, voire une irritation peut être ressentie au niveau de l’urètre. Il ne faut pas s’en inquiéter, cela s’explique par le passage de la sonde. Ces légères douleurs peuvent durer deux jours.

Bien que cela soit assez rare, une infection urinaire peut se déclencher après le bilan urodynamique. L’infection se traduit par les symptômes suivants :

Dans ce cas, il faut à nouveau consulter pour soigner l’infection urinaire.

La cystomanométrie

Dans un deuxième temps, la patiente est placée en position gynécologique afin de réaliser une cystomanométrie. Ce test nécessite l’introduction d’une sonde de petit calibre par le canal de l’urètre afin de remplir la vessie de sérum physiologique. Le médecin peut alors observer le comportement de la vessie lors d’une toux ou d’un effort.

Enfin, une profilométrie urétrale est réalisée afin de mesurer les variations de pression sur toute la longueur de l’urètre. Ce test est effectué en retirant progressivement la sonde préalablement mise dans la vessie afin d’évaluer l’activité du sphincter urinaire.

Le médecin analyse l’ensemble des courbes obtenues suite à ces examens ce qui lui permettra alors de préciser le mécanisme des troubles urinaires dont vous souffrez.

Interview réalisée à Compiègne grâce au docteur Franck Moulinier, chirurgien urologue.

Une deuxième consultation permettra de confirmer le type d’incontinence en cause et de discuter des différentes options thérapeutiques adaptée à votre type d’incontinence (rééducation, médicaments ou traitement chirurgical)

Les examens complémentaires

Afin d’affiner son diagnostic, le médecin peut compléter ce bilan urodynamique par d’autres examens complémentaires :

  • L’electrophysiologie qui permet d’enregistrer l’activité électrique des muscles du périnée et des sphincters.
  • La cystographie qui est une radiographie de la vessie
  • L’échographie de la vessie, pour identifier des résidus post-mictionnels
  • La cystoscopie qui permet, grâce à une petite caméra, d’examiner la vessie
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Quelques mots sur l'auteur :

Pr. Haab

Cet article a été rédigé en collaboration avec le comité scientifique de Sphère Santé, composé de médecins spécialisés en urologie et en chirurgie.

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Date de dernière mise à jour : 15/06/2021

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